Cette ancienne forge ou "moulin à fer" fonctionne grâce à la force de l'eau et date du XVIème siècle. Elle a été opérationelle et en fonction jusqu'en 1951 grace au savoir faire de Monsieur Bracco pour la fabrication d'outils agricoles. Son activité est évidemment beaucoup plus ancienne. L'édifice est classé au titre des monuments historiques le 28 mai 1979 et inscrit le 5 décembre 1992.
Situation
Le moulin à fer s'intègre dans le site de trois moulins. C'était le centre industriel du village, avec cette forge, le moulin à huile et un moulin à farine aujourd'hui disparu. Ceci s'explique par la présence de l'eau, véritable énergie motrice, servant à faire tourner les roues de ces trois moulins.
Descriptifs des différents mécanismes du moulin à fer
- Le foyer et sa trompe à eau
Dans une forge traditionnelle, le feu est attisé par un grand soufflet. Ici la soufflerie consiste en une trompe à eau. Cette trompe à eau se compose d'une colonne en chêne, cylindrique, avec des orifices pour l'aspiration de l'air. Lorsque le travailleur tire sur un levier, de l'eau s'engouffre dans cette colonne de chute. L'eau et l'air arrivent dans une cuve en chêne. Dans la partie inférieure, un orifice permet à l'eau de s'écouler suivant le principe du siphon. La chute de l'eau crée une surpression de l'air dans la cuve ; du fait du siphon, l'air ne peut s'échapper que par une canalisation qui aboutit directement au centre du foyer.
- Le martinet. C'est un lourd marteau dont le manche pivote sur un axe d'oscillation. Il se compose :
- d'un marteau pesant 45 kg
- d'un manche en bois de chëne. Ce manche a été trouvé en immersion dans le bassin lors de la venue de M. Bracco, le dernier forgeron, en 1910. Il est resté immergé 12 ans et a séché 4 jours.
- d'une charpente du marteau
- d'un arbre moteur. C'est un tronc d'arbre de chêne doté de 6 cames en acier. Cet arbre est relié à une roue à aube. Par un levier, le forgeron ouvre une trappe dans le bassin. L'eau s'engouffre sur la roue ; en tournant, celle-ci actionne l'arbre. Les cames soulèvent alors le manche du marteau et celui-ci vient frapper l'objet à marteler sur la petite enclume. Cet instrument réalise deux opérations essentielles dans l'industrie du fer : l'étirage (pour allonger une pièce dans le sens de la longueur) et le platinage (pour l'obtention de pièces plates, socs de charrues, lames de faux ou de faucilles), on y réalisait également un autre procédé : le corroyage, opération de mélange de plusieurs qualités de fer.
L'aiguiserie
Deux meules servent à aiguiser tous les outils de la forge.Elles fonctionnent aussi grâce à l'énergie motrice de l'eau. Derrière le mur se trouve une roue ; lorsque l'utilisateur actionne le levier, une trappe s'ouvre dans les bassins, l'eau descend en chute sur la roue, en tournant, elle enclenche le mécanisme. La meule tourne, prète à aiguiser.
D'autres outils, également du XIXe siècle, y sont conservés : enclume, pinces de toutes formes et cisailles, marteaux divers pour de nombreux usages.
Ce système de moulin à fer est décrit dans l'Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers de Diderot et d'Alembert.