Boom : un peu d’histoire
Si ’’Boome’’ apparaît la première fois dans un texte daté de 1309, l’origine de ‘’la paroisse de l’arbre anonyme’’ (’’de parochie van de naemenloose boome’’) remonte probablement à l’époque romaine (lieu dit ‘’Arbor’’). Ce grand arbre était sûrement un lieu de rencontre sur la route reliant Schelle à Rumst ; diverses légendes l’associent par la suite à Notre-Dame, protectrice de la commune. Le nom définitif de Boom remonte à 1663.
Boom se trouve à un carrefour fluvial qui facilita sa prospérité, d’une part grâce à la bonne navigabilité du fleuve Rupel, et également par son accès direct au canal de Willebroek.
Sur le plan géologique, la couche d’argile de Boom est la plus épaisse en surface de toute la Belgique (30 mètres) ; l’extraction aisée de ce matériau explique la fabrication de briques tout au long de son histoire.
Le grand incendie qui ravagea Anvers en 1546 favorisa l’essor de Boom : la loi interdisant désormais la reconstruction en bois des maisons brûlées provoqua une hausse de commandes de briques. Les bateaux, assurant le transport des combustibles et des autres produits finis, justifiaient l’activité des chantiers navals.
Au XIV° siècle, il était interdit de défricher les forêts appartenant à l’abbaye de St Bernard ; la cuisson des briques s’effectuait en utilisant un combustible à faible pouvoir calorifique: la tourbe de Zélande. Malgré la taille réduite des briques (15 x 7 x 4 cm), un format ‘’standard’’ s’imposa dès cette époque, chacun pouvant en fabriquer librement. Un étalon de référence était exposé à l’Hôtel de Ville.
Vers le milieu du XIX° siècle, grâce au creusement du canal Bruxelles-Charleroi, l’utilisation du charbon borain permit de fabriquer des briques plus grandes (18 x 8,5 x 5 cm).
Les principes de fabrication sont restés à peu près inchangés depuis l’époque des frères de St Bernard, mais les évolutions mécaniques du début du siècle (excavation de l’argile, formatage des briques) ont réduit au fil du temps la main d’œuvre employée.
Au début du XX° siècle Boom comptait jusqu’à 48 briqueteries (5.000 emplois) et quelque 40 autres usines (tuiles, carreaux, brasseries, constructions de bateaux, meuneries, représentant 7.000 autres emplois). La population était en 1910 d’environ 17.500 habitants.
A cette époque les briques étaient également expédiées vers les Pays Bas, la France, l’Angleterre et les Etats Unis. La cité jouissait d’une forte réputation. De nos jours il ne reste que quelques fabriques (environ 500 emplois) pour une population de 14.500 personnes.