Les indigènes du clan Mangbetu pure souche, illustrant les billets, représentent un groupe ethnique d’environ 40.000 personnes. Souvent controversée, l’origine de ces ethnies peut être déterminée par l’arbre linguistique: l’idiome mangbetu fait partie du groupe linguistique ’’soudanais central’’ (60 langues parlées par 20 millions de personnes), groupe appartenant à la famille linguistique ’’nilo-saharienne’’ (200 langues - 26 millions d’habitants au total). Cette appartenance linguistique rattache les Mangbetu au Soudan. Malgré les inévitables brassages interethniques, les traits physiques plus fins, caractéristiques des nilo- soudanais, identifient aussi ce peuple et confortent cette thèse.
LOCALISATION
La découverte tardive de ces régions reculées et la tradition indigène orale rendent l’histoire de l’Afrique centrale incertaine avant 1900 et souvent inconnue avant 1850. Durant la période coloniale (1885-1960), malgré le quadrillage du territoire par les autorités belges et la forte présence des congrégations missionnaires, le recensement des populations indigènes demeura toujours incomplet : multiples déplacements des tribus, insaisissables pygmées. Le positionnement géographique des ethnies varie d’autre part selon les époques. Dans les années quarante les Mangbetu étaient localisés au sud de la ville de Niangara (ancien chef-lieu du district Haut-Uele, province Orientale, à l’extrême nord est du Congo-Zaïre). Traversé par le fleuve Bomokandi, leur territoire couvrait une superficie d’environ 200 x 100 km.