Epilogue et conclusion : le sort de Custine, Forster et des soldats de la garnison de Mayence
Après son échec militaire, Custine commence à jouer les potentats militaires, resserrant la discipline, s’opposant aux officiers et agents du ministère de la Guerre à qui il impute sa défaite. Il suscite la suspicion de ses subordonnées. Ne cherche-t-il pas à se servir de son statut de général pour réaliser un coup d’état militaire, comme Lafayette, ou bien comme Dumouriez (passé à l’ennemi, avec l’espoir de régner sur une hypothétique Principauté de Belgique) ?
Des lettres d’accusations, émanant principalement du 2ème Bataillon du Puy de Dôme, arrivent à la Convention, à une époque où Paris cherche des coupables pour payer les échecs militaires et veut épurer une partie des cadres de l’armée. Le 22 juillet 1793, de passage à Paris, Custine est arrêté par surprise. Chargé par Hébert, reconnu coupable d’intelligence avec l’ennemi, il est guillotiné le 22 août 1793. L’ancien héros de Rhénanie finit ainsi, et probablement injustement, sa carrière.
Quant à Forster, il avait quitté Mayence juste avant le début du siège pour aller plaider à Paris devant la Convention le rattachement de la Rhénanie à la France (rattachement qu’avait voté le 21 mars 1793 la Convention Rhénano-germanique). Il plaide si que le rattachement est prononcé le 30 mars... alors que la région est désormais au main des Prussiens. Sa mission sur Paris est terminée, mais le blocus de Mayence l’empêche de retrouver sa famille restée sur place. Il se résout donc à rester sur Paris, où on l’emploie à différentes missions diplomatiques, avant d’y mourir à l’âge de 40 ans en janvier 1794.
Les soldats de la garnison de Mayence, qui avaient été libérés par les Prussiens sous condition de ne pas combattre les forces coalisés pendant une durée de un an, regagnent la France. Ils sont alors envoyés par la Convention en Vendée pour combattre les Chouans et le soulèvement royaliste qui monte en puissance.