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CURIOSITES DE MARTINIQUE
25
CURIOSITES NUMISMATIQUES
 DE LA MARTINIQUE
Un récent voyage à la Martinique a attiré mon attention sur deux épisodes
historico-numismatiques de cette belle région.
par Gilbert ACCHIARDI,
Président du Cercle Numismatique de Nice
1er EPISODE : UNE MEDAILLE DE LOUIS XIV DE 1674

Description de la médaille

Elle représente à l’avers la tête de Louis XIV exécutée par le graveur Jean MAUGER avec la titulature LVDOVICVS MAGNVS REX CHRISTIANISSIMVS et au revers, un indien vu de dos qui regarde avec étonnement un navire échoué, au pied duquel est enchaîné un marin hollandais. Dans les airs une Victoire ailée, embrochant une trompette et tenant une couronne de laurier.

Titulature : COLONIA FRANCORVM AMERICANA VICTRIX (La Colonie française en Amérique victorieuse) et à l’exergue BATAVIS AD MARTINICAM CAESIS AC FUGATIS MDC LXXIIII (Défaite et fuite des Hollandais à la Martinique en 1674).
Le contexte historique de la médaille

Description de la médaille

Elle représente à l’avers la tête de Louis XIV exécutée par le graveur Jean MAUGER avec la titulature LVDOVICVS MAGNVS REX CHRISTIANISSIMVS et au revers, un indien vu de dos qui regarde avec étonnement un navire échoué, au pied duquel est enchaîné un marin hollandais. Dans les airs une Victoire ailée, embrochant une trompette et tenant une couronne de laurier.

Titulature : COLONIA FRANCORVM AMERICANA VICTRIX (La Colonie française en Amérique victorieuse) et à l’exergue BATAVIS AD MARTINICAM CAESIS AC FUGATIS MDC LXXIIII (Défaite et fuite des Hollandais à la Martinique en 1674).
L’histoire de la Martinique est donc intimement liée au fait colonial et à son évolution. La conquête de l’île en 1636, par un groupe de colonisateurs français, provoque trois phénomènes qui vont modeler très fortement son destin :

-  L’élimination en moins de 25 ans du peuple CARAÏBE, Indiens en provenance du bassin de l’Orénoque en Amérique du Sud.
-   L’intégration de la Martinique à la Métropole
- La création durant la seconde moitié du XVIIè siècle d’une société destinée à satisfaire les nécessités de l’économie métropolitaine, et donc l’extension de la monoculture de la canne à sucre avec constitution de grandes propriétés (les habitations), et d’une société esclavagiste.

La rare médaille de MAUGER présentée ci-dessus raconte l’un des épisodes de la “guerre de Hollande” (1672-1678) entre la France et les Provinces-Unies. Elle fait suite à la “guerre de Dévolution”. La Dévolution est une coutume qui donnait une part privilégiée de l’héritage aux enfants d’un premier lit. En 1665, à la mort du beau-père de Louis XIV, le roi de France revendique certains territoires des Pays-Bas mais l’Espagne refuse. C’est alors la guerre. Celle-ci va se terminer en demi-teinte pour la France, en 1668, au traité d’Aix la Chapelle, où Louis XIV doit abandonner la Franche-Comté.

Aussi, pour se rattraper de ce demi échec et briser la concurrence commerciale des Hollandais, Louis XIV reprend les armes. Il remporte des victoires foudroyantes. Mais les Bataves résistent en inondant les polders, et ils propagent la guerre dans les Antilles.

Ainsi se présente aux abords de la Martinique la flotte de l’amiral hollandais DE RUYTER en juillet 1674. Devant l’importance de l’attaquant, les Français usent d’un subterfuge : ils laissent les magasins de rhum du fort Saint-Louis sans défense ; les Hollandais s’enivrent ; beaucoup sont alors abattus par les Français et DE RUYTER doit embarquer les troupes qui lui restent le 21 juillet 1674.

Conclusion

Louis XIV qui avait placé la Martinique sous l’autorité de la Compagnie des Indes Occidentales en 1664, va définitivement la rattacher à la couronne par un édit de décembre 1674. L’île fut attaquée de nombreuses fois par les Anglais et les Hollandais en 1667, 1674, 1693, 1762, 1790 et 1809. Ce n’est qu’en 1818 que les Britanniques l’évacuent définitivement.
2ème EPISODE : LES CAÏDONS

Les caïdons sont des jetons monétaires privés des centrales sucrières de la Martinique (les habitations ou plantations) dans la deuxième moitié du XIXème siècle et au début du XXème .“Caï” viendrait de maison, en créole, et “don” de ce que l’on donne (mot d’origine indienne).

A cette époque, les exploitations agricoles, particulièrement celles de la canne à sucre, travaillent au service de la métropole française. L’éloignement de l’Europe s’accompagne de pénurie d’espèces nécessaires aux transactions quotidiennes d’achat et de vente au détail. Les monnaies disponibles ont un pouvoir libératoire très supérieur à la quantité de marchandises pour les besoins journaliers, ceux pour lesquels on ne peut acheter en gros ni d’avance.
Ce manque de petite monnaie fut à l’origine de l’invention de signes monétaires privés. Les premiers jetons de centrale sucrière présentaient pour le propriétaire l’avantage de retenir le travailleur de la canne en tant que client, et souvent en débiteur de la boutique de “l’habitation”. Puis vint l’abolition de l’esclavage proclamé le 8 mai 1848 à Saint-Pierre de la Martinique. L’esclave libéré devint dépendant de la plantation du fait de sa dette, ou du fait que la somme qu’il pouvait détenir n’avait de valeur que dans les limites de l’entreprise. Du joug esclavagiste, il passa sous le statut de la loi bourgeoise, sans changer finalement de maître.
Bien que réduite, la circulation de ces monnaies privées déclencha les protestations de la part des commerçants indépendants, car “la boutique d’entreprise”, dégrevée d’impôts, bénéficiait d’une situation de monopole, grâce à la valeur exclusivement locale du “caïdon” distribué pour le paiement de la force de travail.
De plus, la plupart des ouvriers des sucreries avaient besoin d’argent pour leur subsistance quotidienne et ne pouvaient donc attendre la fin du mois.
Le propriétaire de “l’habitation” leur avançait donc des acomptes sous forme de caïdons.
Lors du paiement du salaire mensuel, on décomptait automatiquement la somme due au magasin, ce qui assurait à ce dernier la récupération des avances versées.
En cas de maladie ou de mise à pied, la sucrerie informait immédiatement le magasin afin de ne plus consentir de crédit. A la fin du mois, il était fréquent que l’ouvrier agricole perçoive en espèces moins de 10 % de son salaire réel, le reste étant déduit comme dettes au magasin de l’habitation. Ces jetons monétaires sont des pièces de cuivre, de zinc, de cuir ou même de carton, frappées du sceau de la plantation avec son nom et la valeur en centimes.
Leurs formes hexagonales, rondes percées, octogonales ou carrées les différencient souvent de la monnaie officielle en cours et accentuent leur caractère de jetons.
CONCLUSION

Utilisés pour régler des avances sur salaire, on trouvait des spécimens identiques de caïdons dans toutes les Antilles jusqu’à Cuba et Porto Rico, en particulier dans les plantations de canne à sucre, mais aussi de café et de bananes, ou bien, pour payer le débarquement du charbon.
Ils permettaient l’approche d’une société avec les réalités lointaines du passé. Le catalogue “Gadoury-Cousinié” des monnaies coloniales françaises montre la complexité de la numismatique coloniale.
Qui dressera un répertoire des “caïdons” antillais ?
BIBLIOGRAPHIE

- Gadoury-Cousinié : Monnaies coloniales françaises.
- Régis Antoine : L’histoire curieuse des monnaies coloniales (Editions ACL Nantes – 1986).
- Cuba à travers sa monnaie (Banque nationale de Cuba – Editions Sand – Paris – sans date – année 1980).
- Catalogue de l’exposition : “Echanges et monnaies à la Martinique, des Amérindiens… à l’Euro”. Novembre 2001 à février 2002.
  
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